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Le week-end à Nice de monsieur bernard

Vincent Munier, Tibet, 2012

Avis de grand frais sur la Promenade des Anglais : le Musée de la Photographie de Nice consacre une exposition à Vincent Munier, photographe animalier et réalisateur, entre autres, de La Panthère des neiges avec Sylvain Tesson. Donc, week-end à Nice.

Vincent Munier, Imperator, Panthère des neiges (détail), Tibet, 2016

Dormons à Nice

De la branchitude à l’Hôtel Amour, de l’économique à l’Hôtel Ozz, du grand luxe bucolique à la Casa Sallusti… Vous n’avez qu’à choisir selon vos envies et votre budget.

Hotel Amour

Après le succès des deux adresses parisiennes, Hôtel Amour et Grand Amour, Thierry Costes, Emmanuel Delavenne et André Saraiva ont ouvert une succursale à Nice. 38 chambres allant du rose dragée au bleu layette, des appliques coquillage, des meubles chinés, des photos de pin-up sur les murs, et en prime, un toit-terrasse doté d’une superbe piscine… Difficile donc de résister à l’appel de l’Hôtel Amour. Chambre double à partir de 99 € (hors saison, parce que l’été, ça grimpe à 206€…).

Hotel Ozz

Si vous venez en tribu et que vous ne souhaitez pas vider votre compte en banque, vous pouvez opter pour l’Hôtel Ozz, honnête auberge de jeunesse avec les classiques baby-foot et table de ping-pong, qui propose chambres doubles à 134€ et dortoirs pour 4, 5 ou 6. Moins stylé, mais plus économique.

Casa Sallusti

Un immense jardin, exposé plein sud avec vue sur Vence et les collines, des terrasses en veux tu en voilà, un bassin de baignade naturelle, un sauna, un espace massage, des chênes, des oliviers, des vergers, des potagers, un poulailler, un rucher, une rivière, un petit bois, et au milieu de tout ça, 3 écolodges et un cabanon. Dans l’arrière pays niçois, sur les pentes vallonnées de Saint-Jeannet, la ferme-hôtel d’Isabella Sallusti est ce qui se rapproche sans doute le plus du paradis sur terre. Bon le paradis a un prix : 280€ la nuit pour 2 (350€ en juillet/août), et rajouter 40€ par lit supplémentaire, les écolodges pouvant accueillir 4 personnes.

Le diner du vendredi soir

Si vous arrivez à avoir une table chez Dominique Le Stanc, à La Merenda, pas d’hésitation, courez-y. Sinon, réfugiez vous au Canon de Sébastien Perinetti et Elmahdi Mobarik, c’est très bien aussi. Les deux restaurants étant fermés les samedi-dimanche, c’est donc vendredi soir que ça se passe. Ou tout autre jour de la semaine si vous faites un week-end de 7 jours.

La Merenda

La mythique cantine de Dominique Le Stanc (ex-chef du Negresco) possède un certain nombre d’inconvénients. La Merenda est fermée les samedi-dimanche, elle ne dispose pas de téléphone (donc pour réserver, il faut passer aux heures d’ouverture), elle est complète tous les soirs, on y est assis sur de petits tabourets, les uns contre les autres, et elle ne prendra ni votre visa gold, ni votre AmEx Platinum. Mais si vous voulez goûter aux plus époustouflants beignets de fleur de courgette du monde, à la daube provençale la plus fondante de la galaxie, à la meilleure ratatouille de l’univers, et à l’iconique dessert maison, la tourte aux blettes sucrée avec pignons et raisins secs, vous passerez outre les dits inconvénients et vous serez heureux.

Le canon

Sébastien Perinetti est à la tête de la meilleure cave de Nice. Et comme son comparse Elmahdi Mobarik (ancien de La Réserve de Beaulieu) n’est pas en reste côté cuisine, autant vous dire que Le Canon est l’une des tables fortement recommandée de la ville. Produits savamment sourcés : cochon noir de Grasse, pigeonneau de Bendejun, pintade d’Utelle, poissons du pêcheur Steve Molinari. Plat du jour à 14€, comptez 25€ au déjeuner et 40 € le soir.

Samedi à Nice

« Devenir Fleur » au Mamac

Dans le cadre de la Biennale des Arts de Nice 2022 « Fleurs ! » sous le commissariat général de Jean-Jacques Aillagon, le Mamac présente du 10 novembre 2022 au 30 avril 2023 « Devenir Fleur », une exposition qui tente d’apporter un éclairage sur les sujets écologiques, anthropologiques, géopolitiques contemporains À travers le regard d’artistes, femmes et hommes de vingt nationalités différentes.

Uriel Orlow, Botanical Dreams (#3), 2016

Alors que le bouleversement des écosystèmes et du climat nous amène à repenser notre relation à la nature et au monde vivant que pouvons-nous apprendre des fleurs, de leur résilience, de leur adaptation constante à leur milieu, de leur sobriété ? Vulnérables et essentielles, elles sont un moteur indispensable de la vie : elles produisent la nourriture que consomment humains, animaux et insectes et l’oxygène que nous respirons.
Avec les avancées scientifiques sur l’intelligence du végétal et une nouvelle approche du vivant, la fascination qu’elles exercent ne cesse d’augmenter – bien au-delà du simple plaisir esthétique. Symboles de fragilité et de renaissance, elles deviennent un marqueur particulièrement puissant pour éclairer les enjeux actuels.

Trésors Publics

Trésors Publics est à Nice ce que la Maison Empereur est à Marseille. Enfin pas tout à fait. Vu que si la Maison Empereur est une institution quasi bicentenaire (ouverte en 1827), la boutique Trésors Publics, elle n’a que quatre ans. Antoine Bourassin et Nicolas Barbero ont réuni 500 références traditionnelles à fort potentiel nostalgique. Poupons baigneurs, couteaux Opinel, petits pots de colles Cléopâtre, sucettes Pierrot Gourmand, trace-cartes de France en plastique, toupie en bois, verre Duralex… Leurs point commun : tout est fabriqué en France, Madame Monsieur. Car chez Trésors Publics, chaque objet proposé à la vente est épinglé d’une carte de France précisant la ville de provenance et les commerçants sont là pour conter les secrets de fabrication.

Déjeunons à Nice

Une ancienne maison de pêcheur reconvertie en paillotte chic, la vue sur la Promenade des Anglais, des assiettes méditerranéennes allant de l’houmous / chawarma d’agneau jusqu’aux croquettes de poulpe sauce yaourt… Disons le tout de go, Babel Babel est l’adresse idéale pour votre déjeuner réussi du samedi.

Musée de la Photographie Charles Nègre

Amoureux des grands espaces sauvages et voyageur de l’extrême, Vincent Munier est un des plus grands photographes animaliers de sa génération. Depuis plus de 20 ans, il parcourt les paysages les plus sauvages pour en rapporter des images incroyables de la vie au cœur des déserts de glace et de roche les plus rudes. Inspiré par les estampes des peintres japonais et l’art minimaliste, son travail met en scène l’animal au cœur de son environnement.

Vincent Munier, Comme une sainte, panthère des neiges, Tibet, 2016

Jusqu’au 23 janvier 2023, il est à l’affiche du Musée de la Photographie de Nice. Avec « Les 3 Pôles », Vincent Munier nous offre une saisissante immersion au cœur de ces régions du bout du monde aux conditions extrêmes avec près d’une cinquantaine de photographies prises au cours d’expéditions engagées, en solitaire et en autonomie.

Il nous transporte dans le blanc envoûtant de l’Arctique, de l’Antarctique en suivant la piste d’animaux mythiques comme le loup arctique, l’ours polaire, le bœuf musqué, le manchot empereur. Son dernier voyage l’a emmené sur les hauts plateaux du Tibet que Vincent Munier surnomme « le troisième pôle ». Ici, le photographe est parti sur les traces de la fameuse et très rare panthère des neiges. Mais l’explorateur a également croisé sur son chemin de nombreux autres animaux, parmi lesquels le renard du Tibet, ou encore le chat de Pallas, et des troupeaux de yacks sauvages et d’ânes kiangs…

Vincent Munier, Bœufs  musqués, Norvège, 2009

Art du XXe

Puis direction le quartier des antiquaires, avec pour commencer, Art du XXe. Dans un ancien parking de la rue Martin Seytour, Pierangelo Zanucchi et Pascal Mazouz ont réuni sur deux étages et 800m2 un assortiment assez complet de mobilier, objets décoratifs, ustensiles variés et oeuvres d’art diverses, dans lequel vous n’êtes pas à l’abri de trouver votre bonheur.

Art du XXe – 9 Rue Martin Seytour

Le diner du samedi soir

Pure & V

Vanessa Massé, experte en bonnes bouteilles, sacrée meilleure sommelière 2021 par le Guide Michelin, a ouvert en 2018 avec le chef danois Mathias Silberbauer (ex-Relae), reparti depuis à Copenhague, la meilleure table de Nice : Pure & V. Mads Thomsen, chef aussi créatif que radical, lui aussi danois, a pris le relais aux fourneaux il y a un an. Et Pure & V est toujours le meilleur restaurant de Nice. Menus à 80 et 100€ auxquels il faudra, si vous avez vraiment soif et si votre bourse le permet, rajouter 65 et 85€ pour les accords mets-vins.

Vanessa Massé et Mathias Silberbauer lors de l’ouverture en 2018
Tomate / mirabelle salée / fleur de sureau marinée / huile de foin / beurre blanc fumé à la fleur de sureau
Maquereau / kosho beurre blanc / orange sanguine & huile d’ortie

Bocca

Sinon vous pouvez opter pour un diner moins créatif, moins radical, mais moins cher, plus festif et au grand air, en allant chez Bocca. Après avoir ouvert en série 3 adresses dans le passage des Panoramas à Paris (Astair, Zola, Canard & Champagne), Jean Valfort s’est associé à Charles Drouhaut et Jean-François Montfort pour inaugurer le roof-top le plus couru de Nice, ambiance tapas et arroz comme aux Baléares.

Dimanche à Nice

Alors, dimanche matin, trois options s’offrent à vous. Vous restez dans Nice et vous allez au Musée Marc Chagall. Vous partez pour Saint-Paul-de-Vence direction la Fondation Maeght. Ou vous foncez à Roquebrune-Cap-martin, pour aller visiter la villa E-1027 d’Eileen Gray et le cabanon de Le Corbusier.

Dimanche matin au Musée Marc Chagall

Le musée national Marc Chagall, dont le projet de construction a été réalisé par l’architecte André Hermant, en étroite collaboration avec l’artiste, a été inauguré le 7 juillet 1973. Diplômé de l’École spéciale d’architecture en 1933, ancien collaborateur d’Auguste Perret et de Le Corbusier, il fut membre de l’UAM (Union des Artistes Modernes). Dans les années 1950, il est l’un des premiers architectes à travailler à la redéfinition de l’architecture des musées en France.

Dimanche matin à la Fondation Maeght

Bon, encore un peu de patience, la Fondation Maeght est fermée en attendant le montage de sa prochaine exposition.

Dimanche matin à Cap Moderne

Mais si vous êtes un amateur d’architecture, vous vous dirigerez vers Roquebrune-Cap-Martin, siège de Cap Moderne, qui regroupe 4 bijoux architecturaux : la villa E-1027 d’Eileen Gray, le Cabanon et les Unités de camping de Le Corbusier, et le bar-restaurant l’Etoile de mer.

Véritable icône de l’architecture moderne, la villa E-1027, première création architecturale d’Eileen Gray, est construite de 1926 à 1929 sur un terrain dominant la baie de Roquebrune-Cap-Martin face à Monaco. Elle a valeur de manifeste, tant pour l’architecture elle-même que pour les meubles fixes et mobiles, les luminaires et les décors qui en sont indissociables. Le Corbusier, habitué des lieux depuis 1937 et amoureux de la Méditerranée, y réalisa plusieurs peintures murales.

Sur la parcelle voisine, Thomas Rebutato, fait construire en 1947 son cabanon de week-end qui devient en 1949 le restaurant-guinguette « L’Etoile de mer ». Une forte amitié naît alors entre le propriétaire, son fils, le jeune Robert, et Le Corbusier. Ce dernier y réalise deux peintures murales et un tableau, qui viennent habiller la construction préfabriquée en bois et plaques de fibrociment reposant sur des plots de béton.

En 1951, Le Corbusier demande à son ami Thomas Rebutato de lui céder un morceau de sa parcelle, pour y construire, juste à côté de la guinguette, une habitation de vacances. Le Cabanon qu’il y construit, témoignage des réflexions de Le Corbusier sur l’habitat minimum et la production standardisée.

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