Le Frac Bretagne consacrant une énorme rétrospective au génial photographe britannique Martin Parr, vous devez obligatoirement prévoir un congé de fin de semaine à Rennes. Remarquez, l’exposition étant à l’affiche jusqu’au 24 janvier 2021, vous avez le temps d’organiser votre week-end. Mais bon, ne tardez pas quand même.
Dormons à Rennes
Marnie et mister H
Première option, chaudement recommandée par monsieur bernard, Marnie et mister H, le bed & breakfast de Marion Leroy. Au coeur du vieux Rennes, dans un immeuble à colombages du XVIè siècle, canapé Chesterfield, coussins écossais, banquettes fleuries et papiers peints de circonstance vous attendent pour un séjour aussi cosy que british. Quatre chambres à partir de 129€ la double petits-déjeuners compris et un appartement mansardé pour 5 personnes à 229€.
Le Magic-Hall
L’alternative, c’est le Magic-Hall, ancien cinéma reconverti en hôtel. La thématique de l’hôtel est dans le nom. Vous pourrez même prendre des cours de batterie (12€). Pour dormir dans l’une des 19 chambres, comptez de 85€ la nuit pour 2 en chambre classique, à 125€ en chambre deluxe, auxquels vous ajouterez 14€ par adulte pour le petit-déjeuner. Et si vous venez avec vos chérubins, il y a même une chambre familiale pour 4 à 120€.
Vendredi
La Petite 0urse
Germain Caillet (ex-Pantruche à Paris) et Charlotte Brochard (ancienne des Inrocks) ont retapé une ancienne crêperie pour en faire l’un des hauts lieux de la bistronomie rennaise à prix raisonnable : La Petite Ourse. Mais comme c’est ouvert uniquement au déjeuner du lundi au vendredi (et donc fermé samedi-dimanche), si vous voulez tester, c’est donc vendredi midi.
Le diner du vendredi soir
Pénates
Triste nouvelle, fin 2019, Christophe Gauchet a décidé de quitter L’Arsouille, son restaurant de la rue Paul Bert qu’il tenait depuis 17 ans et qui faisait le bonheur des rennais. Bonne nouvelle, début 2020, Sibylle Sellam et Grégoire Foucher, du restaurant Bercail (on en reparle plus bas pour le diner du samedi soir), se sont associés à Caroline Lenormand (en salle à l’Arsouille ou chez Tirel-Guérin) et Pierre Lucas (ancien cuisinier d’Ima, l’Arsouille, Auberge du Pont d’Acigné et Lecoq-Gadby), pour reprendre l’adresse et ouvrir Pénates, cave à manger locavore (Vincent Bocel, Gildas Macon, Émile, Mika Hardy pour les légumes, La Caillebotte pour le fromage, Thierry Lemarchand pour le beurre de froment du Léon, Terra Libra en épicerie bio et durable et les épices d’Arnaud Lory), et remplie de vins naturels.
Samedi
Samedi matin direction le marché des Lices et ses stars : la poule coucou de Paul et Olivier Renault, les légumes des frères Bocel ou d’Annie Bertin, le jus de pomme de Mathilde Simonneaux, le beurre Bordier, et la galette saucisse. L’un des plus grands marchés de France qui régale le breton depuis 400 ans.
Puis passez la matinée dans les rues pavées bordées de façades à pans de bois des XVè et XVIIè siècles (place du Champ-Jacquet, rue du Chapitre, rue de la Psalette, rue Saint-Guillaume, rue Saint-Georges, rue Vasselot…)
Enchainez avec une visite du Parlement de Bretagne signé Salomon de Brosse, l’architecte du Palais du Luxembourg. Mention spéciale pour la salle des Pas-Perdus et la Grand’Chambre et ses plafonds à la française.
Déjeuner au Globe
Le moins que l’on puisse dire est que la devanture du restaurant ne paie pas de mine. L’intérieur non plus d’ailleurs. Même si les plus brutalistes d’entre vous apprécieront les murs de parpaings. Mais ne vous y fiez pas. Le Globe, le bistrot d’Aymeric Kräml (ancien de L’Epigramme à Paris) est tout simplement le meilleur rapport qualité-prix de la capitale bretonne. Avec ses menus déjeuner à 14,50€ et 16,50€ pour une cuisine digne des meilleurs adresses bistronomiques, forcément, c’est tentant.
Ainsi rassasié, rendez vous directement dans le joli Parc du Thabor, ancien verger de l’une des plus anciennes abbayes de Rennes, aménagé en jardin paysager au XIXè siècle par Denis Bühler. Dans le cadre de « Parrathon », l’exposition qui sert de prétexte à votre séjour rennais, le Frac Bretagne a eu la bonne idée d’y installer quelques photos du sémillant génie britannique.
Pour finir l’après-midi, si vous êtes d’humeur brocanteuse, allez faire un tour à l’Atelier Novea et au Comptoir du chineur. On ne sait jamais, vous pourriez bien y faire des trouvailles.
Le diner du samedi soir
Selon la profondeur de votre portefeuille, vous avez le choix entre l’Ima, le meilleur restaurant de Rennes, et le Bercail, le deuxième meilleur restaurant de Rennes.
Ima
Auréolé du « Meilleur sophistroquet 2018 » par le guide du Fooding, le restaurant Ima de Julien Lemarié, passé par Gordon Ramsay à Londres, Troisgros à Tokyo et l’hôtel Raffles à Singapour, vaut à lui seul le voyage à Rennes. Bon, l’excellence a un prix. Le menu du samedi soir en 8 services est à 95€, et vous devrez rajouter 55€ pour l’accord mets-vins.
Bercail
Pas de panique. Si vous êtes allergiques aux additions à 3 chiffres par personne, ce qui est somme toute assez compréhensible, repliez-vous sur le Bercail (menus du soir à 43€ et 56€). Après avoir oeuvré dans quelques bonnes tables parisiennes dont le Frenchie, Sibylle Sellam et Grégoire Foucher, dont on vous a déjà parlé plus haut, ont ouvert en 2017 ce petit bijou de restaurant locavore.
Dimanche
Dimanche 10h, commencez la journée en vous rendant au Musée des Beaux-Arts. Corot, Caillebotte, Sisley, De La Tour, Rubens, Sérusier, Dufy… Bref du beau monde vous y attend.
Le marché à manger de La Criée
Le premier dimanche de chaque mois, le Marché à Manger investit le parking de La Criée – Marché Central. Depuis 2016, ce food market à la sauce bretonne réunit une quarantaine de restaurateurs, pâtissiers, brasseurs, producteurs et food-trucks qui mitonnent des petits plats créatifs à prix serrés, moins de 8€ en l’occurence. Bon forcément, il y a du monde… Et si le Marché à Manger n’est pas au programme lors de votre passage, vous pourrez toujours prendre une galette saucisse.
Puis direction le Frac Bretagne (ouverture à 12h), monolithe de béton anthracite signé Odile Deck, regroupant 4000 oeuvres (Raymond Hains, Jacques Villeglé, Gilles Mahé, Yvan Salomone, Martha Rosler…), et qui accueille donc jusqu’au 24 janvier 2021 « Parrathon », la rétrospective de l’iconique photographe anglais Martin Parr.
« Parrathon », Martin Parr au Frac Bretagne
A travers 500 photographies, l’exposition retrace la carrière de Martin Parr, du milieu des années 1970 à aujourd’hui. De « The Non-conformists » qui marque ses débuts en 1975 et regroupe ses photos en noir et blanc de la communauté d’Hebden Bridge dans le Yorkshire, à « Death by selfie » (2015-2019) où il continue d’explorer l’explosion du tourisme mondial et ses nouveaux rituels, en passant par ses iconiques images du New Brighton des années 80 dans « The Last Resort », ou celles de « Luxury » (1997-2011) dans lequel il capture les super-riches entre Dubai, Moscou et Miami, ce ne sont pas moins de 14 séries emblématiques du maitre britannique que le Frac Bretagne a réunies dans une exposition que vous ne pouvez tout simplement pas rater.
Pour être tout à fait complet, monsieur bernard vous recommande l’excellent site Goûts d’ouest du critique Olivier Marie, passage obligé avant tout séjour en Bretagne.
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