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Le week-end à Bâle de monsieur bernard à l’occasion de l’exposition « When We See Us – Un siècle de peinture figurative panafricaine »

Thenjiwe Niki Nkosi, Ceremony, 2020

Donc, le Kunstmuseum présente jusqu’au 24 novembre 2025 une exposition intitulée « When We See Us – Un siècle de peinture figurative panafricaine ». Alors forcément, ça titille la curiosité de l’amateur d’art que vous êtes. Quand vous saurez qu’au même moment, la Fondation Beyeler consacre une rétrospective au grand Matisse, que cette même Fondation Beyeler propose un excellent accrochage de ses collections intitulé « La fille de la liberté », et que le Musée Tinguely accueille les oeuvres de la sémillante Mika Rottenberg… Forcément, tout cela devient assez irrésistible. Donc, week-end à Bâle.

Dormons à Bâle

Ne nous voilons pas la face. Dans la ville qui a vu naître Roger Federer et qui héberge chaque année la plus prestigieuse foire d’art contemporain au monde, se loger a un prix. Monsieur bernard vous recommande, par ordre d’apparition, la Jugendherberge Basel, alias l’auberge de jeunesse la plus design de l’univers, Der Teufelhof, le luxueux repaire des collectionneurs d’art, l’Hotel Krafft, quintessence de l’hôtellerie suisse, sobre, fonctionnel et de (très) bon goût, et pour finir, le Nomad & Design Lifestyle Hotel, pour les plus urbains d’entre vous.

L’auberge de jeunesse

En famille, optez donc pour la Jugendherberge Basel, élue auberge de jeunesse la plus design de l’univers par monsieur bernard, et conçue par les architectes Büchner & Bründler, auteurs du pavillon Suisse de l’expo universelle de Shanghai. D’ailleurs, si vous venez seulement à deux, c’est bien aussi, vu que les chambres doubles un rien monacales, mais tout de même dotées de douches et toilettes, sont très photogéniques. Chambre double à 150CHF et dortoir 6 couchages à 300CHF.

Der Teufelhof

Vous pouvez aussi casser votre tirelire et séjourner au Teufelhof, l’hôtel le plus couru durant la grand messe d’Art Basel. En fait, le Teufelhof, c’est trois hôtels en un : le Kunsthotel (l’Hôtel de l’Art) et ses neuf chambres conçues par des artistes (entièrement refaites en janvier 2019), le Galeriehotel et ses vingt chambres immaculées, et le Designhotel Set, fraichement inauguré dans le Neubau (le nouveau bâtiment pour les moins germanophones d’entre vous). Si vous vous y prenez un peu en avance, pas mal d’offres intéressantes sur le site de l’hôtel comme le « Secret deal – Summer Promotion » qui vous propose les chambres doubles du Kunsthotel (oui, oui, celles décorées par les artistes) à 200CHF la nuit petit-déjeuner inclus.

La chambre n°2 du Teufelhof Kunsthotel signée Dieter Meier
La chambre n°3 du Teufelhof Kunsthotel signée Mickry 3
La chambre n°5 signée Ruth Handschin
La chambre n°6 signée Dominique Thommy-Kneschaurek
La chambre n°7 signée Hubertus Gojowczyk
La chambre n°9 signée Lea Achermann
La junior suite du GalerieHotel

Hotel Krafft

L’indémodable Hôtel Krafft, fondé en 1872 par Ernst Krafft, outre son enviable situation au bord du Rhin, sa vue imprenable sur la vieille ville, son impeccable design 100% suisse, vous met à disposition vélos et ordinateurs. Si vous y dormez, vous pouvez également y diner, le restaurant et sa terrasse étant on ne peut plus recommandables. Vous pouvez également opter pour son annexe, The Consum Residence, et ses studios meublés Eames, Prouvé et autres stars des show-rooms internationaux. Design double room à partir de 192CHF la nuit.

Nomad Design & Lifestyle Hotel

Signé par le cabinet d’architectes Buchner Bründler (comme l’auberge de jeunesse vue plus haut), le Nomad Design & Lifestyle Hotel a réveillé Bâle lors de son lancement en 2016. Dans un immeuble brutaliste du coeur de la ville, le béton associé au bois en font l’un des spots les plus lookés de la ville. Un resto pop, l’Eatery, une bibliothèque ouverte 24/24, une salle de sport et un sauna finlandais complètent le tableau. Offre spéciale été avec la chambre double à partir de 130CHF la nuit.

Le diner du vendredi soir

Selon votre humeur, trois options s’offrent à vous. La fatigue du voyage se faisant sentir, vous dinez au restaurant de votre hôtel. Vous voulez manger sain, bon, et pas trop cher, direction La Fourchette de Laetitia Oser. Mais si la soirée est estivale et que vous êtes d’humeur festive, monsieur bernard vous conseille le Parterre One Sommerbar, sa terrasse, ses transats, ses cocktails, et ses hots-dogs à la saucisse fumée.

La Fourchette

Une carte courte qui change en fonction du marché, des plats tout simple (assiette complète charcuterie-fromage-cake aux lentilles, lasagnes épinard-citrouille…) et des desserts maison succulents (cheesecake, tarte aux noix, aux framboises, au citron…), La Fourchette, cosy petit restaurant français à quinze minutes à pied du Krafft, est la halte parfaite pour vous remettre en douceur de votre voyage.

Le Sommerbar du Parterre One

Des transats, des lampions, une pelouse, une roulotte remplie de quoi faire des cocktails, le Sommerbar du Parterre One est le spot idéal d’une soirée au grand air, si la température s’y prête, bien sûr. D’autant plus que vous pourrez également vous y sustenter d’un délicieux hot-dog à la saucisse fumée, de nachos accompagnés de baba ganoush, voire pour les plus sains d’entre vous, d’une salade de boulgour.

Samedi à Bâle

Le musée Tinguely

Commencez la journée par une promenade le long du Rhin. Si vous séjournez rive gauche, traversez en Fähri, le bac local à prendre au pied de la cathédrale, direction le Tinguely Museum, qui est donc rive droite (ouverture des portes à 11h).

Signé Mario Botta, le musée Tinguely abrite les oeuvres subversives de l’artiste cinétique bâlois du même nom. En ce moment et jusqu’au 3 novembre 2024, vous pourrez y découvrir l’exposition consacrée à Mika Rottenberg intitulée « Antimater Factory ».

Les vidéos de Mika Rottenberg s’attaquent à la logique de production capitaliste, reflétant les situations absurdes qu’elle génère, le tout n’étant pas dénué d’un certain humour. Et ça forcément, monsieur Bernard aime bien. Car si monsieur Bernard aime l’art, il n’est pas insensible à une bonne partie de rigolade.

Le titre de l’exposition au Musée Tinguely, Antimatter Factory, fait référence au nom d’un département de recherche du CERN à Genève qui mène des expériences sur l’antimatière. Durant sa résidence d’artiste, Mika Rottenberg y a trouvé l’inspiration pour son travail Spaghetti Blockchain (2019-2024), présenté pour la première fois sous forme d’installation vidéo à trois canaux dans le cadre de l’exposition.

L’exposition réunit des travaux et installations vidéo réalisés entre 2003 et 2024, ainsi que son dernier long métrage REMOTE (2022).

Parmi les installations, quelques perles dont « Cheese » (2008), inspirée de l’histoire de la famille des ‘Seven Sutherland Sisters’ qui se produisait sous la forme d’un ensemble vocal vers 1900. Dotées d’interminables chevelures, ces sœurs rencontrèrent un large succès en commercialisant un produit cosmétique favorisant la pousse des cheveux. L’installation de Mika Rottenberg se compose d’un baraquement de planches labyrinthique où il est possible de circuler, et dans lequel le pouvoir des cheveux longs se conjugue à l’énergie produite par l’écume des chutes du Niagara pour fabriquer le produit capillaire. Ce récit est lié de manière surréaliste à la fabrication de fromage de chèvre au moyen d’une rampe de transmission bricolée en bois. Un peu perché donc.

Déjeuner possible au très bon bistrot du musée alias Chez Jeannot.

Sinon, vous pouvez également déjeuner au très chic Bistro du Kunstmuseum, vu qu’il s’agit de votre prochaine visite.

Un siècle de peinture figurative panafricaine au Kunstmuseum

Outre sa magnifique collection permanente (Degas, Dürer, Gauguin, Hodler, Mondrian, Modigliani, Monet, Picasso, Warhol…), le Kunstmuseum vous propose donc « When We See Us – Un siècle de peinture figurative panafricaine » à l’affiche jusqu’au 24 novembre 2025.

Sungi Mlengeya Constant III, 2019

Cette rétrospective inédite imaginée par Koyo Kouoh, la directrice du Zeitz MOCAA du Cap (Afrique du Sud), réunit les œuvres de 120 artistes, gigantesque kaléidoscope qui raconte un siècle de peinture figurative panafricaine.

Cassi Namoda
Esiri Erheriene-Essi, The Birthday Party, 2021

Offrez-vous ensuite une sucrerie à la Confiserie Schiesser, institution bâloise tenue par la même famille depuis quatre générations.

Le diner du samedi soir

Pour le diner du samedi soir c’est chez Za Zaa que ça se passe. Si la soirée est belle, direction la terrasse, mais si vous êtes frileux, la grande table d’hôtes vous accueillera pour déguster un assortiment de mezzés à choisir parmi falafels, salade fattouche, baba ganoush, borani perse, tzatziki, brochettes de poulet chiche tavouk, et six sortes de houmous.

Si vous êtes allergique à la nourriture libanaise, direction Zum Goldenen Fass, bistrot classique servant une délicieuse cuisine garantie régionale et de saison : salade de pommes de terre et asperges acidulées, sandre avec risotto et petits légumes, pièce de boeuf braisée, délicieux cheesecake au concombre, fèves, céleri et basilic…

Dimanche à Bâle

Vitra Design Museum

Dans le débat aussi épineux que vain auquel l’esthète que vous êtes ne manquera pas de prendre part – à savoir le Vitra Design Museum est-il le plus beau showroom du monde ou le meilleur musée de design de la planète ? – monsieur Bernard a tranché : les deux. Et clot le débat par la même occasion. Donc, dimanche matin, 15 minutes de voiture (ou 30 minutes avec le Bus 55 depuis la Claraplatz) et vous voici en Allemagne, à Weil-Am-Rhein siège du musée Vitra, éditeur entre autres génies de Eames et Prouvé. Réservez un billet pour la visite guidée architecturale : la VitraHaus de Herzog et de Meuron, le Design Museum de Frank Gehry, la caserne de pompier de Zaha Hadid, le pavillon des conférences de Tadao Ando…

Votre visite terminée, pour déjeuner, soit vous avez vraiment trop faim et vous vous précipitez à la cantine du Vitra Museum.

Soit votre estomac peut encore patienter, et vous foncez à la Fondation Beyeler, direction le Beyeler Restaurant im Park, sis dans la jolie villa Berrower, conçu par le studio d’architecture intérieure et de design espagnol Casa Muñoz. Et là, selon la météo, vous pourrez prendre un cabas pique-nique richement garni inclus couverture sur laquelle s’asseoir et choisir un endroit où vous poser dans le parc, avec vue sur les sculptures d’Alexander Calder et d’Ellsworth Kelly, ou vous installer à une table du restaurant. Autre avantage indéniable, vous serez sur place pour votre visite de l’après-midi.

Matisse à la Fondation Beyeler

Donc, pour finir le week-end en beauté, vous voici à la Fondation Beyeler, signée Renzo Piano, pour l’exposition consacrée à Henri Matisse.

L’exposition commence avec les premières oeuvres réalisées vers 1900, passant par les toiles révolutionnaires du fauvisme et les oeuvres expérimentales des années 1910, les tableaux sensuels de la période niçoise et des années 1930, pour culminer enfin dans les légendaires gouaches découpées des années 1940 et 1950.

En libérant la couleur du motif et en simplifiant les formes, Matisse a révolutionné la peinture, apportant à l’art une légèreté sans précédent. L’exposition réunit plus de 70 oeuvres majeures en provenance de prestigieux musées européens et américains ainsi que de collections privées.

Henri Matisse, Nu bleu, la grenouille, 1952

Avant de quitter la fondation Beyeler, n’oubliez pas d’aller honorer de votre présence la très belle exposition intitulée « La fille de la liberté », à l’affiche jusqu’au 5 janvier 2025.

S’inspirant de la célèbre citation de Friedrich Schiller « L’art est la fille de la liberté » de 1795, la nouvelle présentation de la collection met en scène de nouvelles comparaisons surprenantes et insolites. Au programme : Alberto Giacometti, Ferdinand Hodler, Francis Bacon, Louise Bourgeois, Paul Cézanne, Marlene Dumas, Pablo Picasso… et une salle dédiée au sculpteur Thomas Schütte à l’occasion de ses 70 ans.

Thomas Schütte Waiser’s Wife, 2011

Cliquez ici avec votre doigt (ou avec votre souris si vous êtes sur un ordinateur muni de l’ustensile en question) pour accéder à la page consacrée aux adresses de monsieur bernard à Bâle.