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Le week-end à Bâle de monsieur bernard à l’occasion de l’exposition Olafur Eliasson

Les expositions du génie islando-danois Olafur Eliasson sont de celles qui méritent à elles seules le détour. Et quand il s’agit de création in situ, comme c’est le cas de celle à l’affiche de la Fondation Beyeler jusqu’à la fin du mois de juillet 2021, ça mérite carrément le voyage. D’autant plus que deux autres expos dignes d’intérêt s’offrent au visiteur de passage à Bâle : Sophie Taeuber-Arp au Kunstmuseum et « Impasse Ronsin – Meurtre, amour et art au coeur de Paris » au musée Tinguely. Donc, week-end à Bâle.

Dormons à Bâle

Ne nous voilons pas la face. Dans la ville qui a vu naître Roger Federer et qui héberge chaque année la plus prestigieuse foire d’art contemporain au monde, se loger a un prix. Monsieur bernard vous recommande, par ordre d’apparition, la Jugendherberge Basel, alias l’auberge de jeunesse la plus design de l’univers, Der Teufelhof, le luxueux repaire des collectionneurs d’art, l’Hotel Krafft, quintessence de l’hôtellerie suisse, sobre, fonctionnel et de (très) bon goût, et pour finir, le Nomad & Design Lifestyle Hotel, pour les plus urbains d’entre vous.

L’auberge de jeunesse

En famille, optez donc pour la Jugendherberge Basel, élue auberge de jeunesse la plus design de l’univers par monsieur bernard, et conçue par les architectes Büchner & Bründler, auteurs du pavillon Suisse de l’expo universelle de Shanghai. D’ailleurs, si vous venez seulement à deux, c’est bien aussi, vu que les chambres doubles un rien monacales, mais tout de même dotées de douches et toilettes, sont très photogéniques. Chambre double à 150CHF et dortoir 6 couchages à 300CHF.

Der Teufelhof

Vous pouvez aussi casser votre tirelire et séjourner au Teufelhof, l’hôtel le plus couru durant la grand messe d’Art Basel. En fait, le Teufelhof, c’est trois hôtels en un : le Kunsthotel (l’Hôtel de l’Art) et ses neuf chambres conçues par des artistes (entièrement refaites en janvier 2019), le Galeriehotel et ses vingt chambres immaculées, et le Designhotel Set, fraichement inauguré dans le Neubau (le nouveau bâtiment pour les moins germanophones d’entre vous). Si vous vous y prenez un peu en avance, pas mal d’offres intéressantes sur le site de l’hôtel comme le « Secret deal – Summer Promotion » qui vous propose les chambres doubles du Kunsthotel (oui, oui, celles décorées par les artistes) à 200CHF la nuit petit-déjeuner inclus.

La chambre n°2 du Teufelhof Kunsthotel signée Dieter Meier
La chambre n°3 du Teufelhof Kunsthotel signée Mickry 3
La chambre n°5 signée Ruth Handschin
La chambre n°6 signée Dominique Thommy-Kneschaurek
La chambre n°7 signée Hubertus Gojowczyk
La chambre n°9 signée Lea Achermann
La junior suite du GalerieHotel

Hotel Krafft

L’indémodable Hôtel Krafft, fondé en 1872 par Ernst Krafft, outre son enviable situation au bord du Rhin, sa vue imprenable sur la vieille ville, son impeccable design 100% suisse, vous met à disposition vélos et ordinateurs. Si vous y dormez, vous pouvez également y diner, le restaurant et sa terrasse étant on ne peut plus recommandables. Vous pouvez également opter pour son annexe, The Consum Residence, et ses studios meublés Eames, Prouvé et autres stars des show-rooms internationaux. Design double room à partir de 192CHF la nuit.

Nomad Design & Lifestyle Hotel

Signé par le cabinet d’architectes Buchner Bründler (comme l’auberge de jeunesse vue plus haut), le Nomad Design & Lifestyle Hotel a réveillé Bâle lors de son lancement en 2016. Dans un immeuble brutaliste du coeur de la ville, le béton associé au bois en font l’un des spots les plus lookés de la ville. Un resto pop, l’Eatery, une bibliothèque ouverte 24/24, une salle de sport et un sauna finlandais complètent le tableau. Offre spéciale été avec la chambre double à partir de 130CHF la nuit.

Le diner du vendredi soir

Selon votre humeur, trois options s’offrent à vous. La fatigue du voyage se faisant sentir, vous dinez au restaurant de votre hôtel. Vous voulez manger sain, bon, et pas trop cher, direction La Fourchette de Laetitia Oser. Mais si la soirée est estivale et que vous êtes d’humeur festive, monsieur bernard vous conseille le Parterre One Sommerbar, sa terrasse, ses transats, ses cocktails, et ses hots-dogs à la saucisse fumée.

La Fourchette

Une carte courte qui change en fonction du marché, des plats tout simple (assiette complète charcuterie-fromage-cake aux lentilles, lasagnes épinard-citrouille…) et des desserts maison succulents (cheesecake, tarte aux noix, aux framboises, au citron…), La Fourchette, cosy petit restaurant français à quinze minutes à pied du Krafft, est la halte parfaite pour vous remettre en douceur de votre voyage.

Le Sommerbar du Parterre One

Des transats, des lampions, une pelouse, une roulotte remplie de quoi faire des cocktails, le Sommerbar du Parterre One est le spot idéal d’une soirée au grand air, si la température s’y prête, bien sûr. D’autant plus que vous pourrez également vous y sustenter d’un délicieux hot-dog à la saucisse fumée, de nachos accompagnés de baba ganoush, voire pour les plus sains d’entre vous, d’une salade de boulgour.

Samedi à Bâle

Le musée Tinguely

Commencez la journée par une promenade le long du Rhin. Si vous séjournez rive gauche, traversez en Fähri, le bac local à prendre au pied de la cathédrale, direction le Tinguely Museum, qui est donc rive droite (ouverture des portes à 11h).

Signé Mario Botta, le musée Tinguely abrite les oeuvres subversives de l’artiste cinétique bâlois du même nom. En ce moment et jusqu’au 29 août 2021, vous pourrez y découvrir une jolie exposition intitulée « Impasse Ronsin. Meurtre, amour et art au coeur de Paris. »

De 1886 à 1971, l’impasse Ronsin consiste en une cité d’artistes dans le quartier parisien de Montparnasse. Au début, seule une poignée d’artistes vivent et travaillent dans les maisons situées sur le côté droit de la ruelle. À la fin du XIXe siècle, le sculpteur français Alfred Boucher y fait ériger environ 30 ateliers qui seront utilisés par des artistes du monde entier.

L’impasse Ronsin était à la fois un lieu artistique, de contemplation, de dialogue et de fête, mais aussi un foyer d’innovation et de création durant plus d’un siècle. Cette ruelle se distingue par une pluralité d’identités artistiques comprenant non seulement l’avant-garde, mais aussi un large spectre de la création. Parmi ses illustres locataires : Constantin Brancusi, qui y habite et travaille de 1916 jusqu’à sa mort en 1957, Jean Tinguely, qui s’y installe en 1955, Claude et François-Xavier Lalanne, Yves Klein, Max Ernst, Marta Minujín, Eva Aeppli, Niki de Saint Phalle, Larry Rivers, André Almo Del Debbio ou Alfred Laliberté. Le parcours d’exposition est jalonné de salles-ateliers conçues à partir des plans originaux associant oeuvres d’art et anecdotes, redonnant ainsi vie au Paris cosmopolite et artistique de l’époque.

Déjeuner possible au très bon bistrot du musée alias Chez Jeannot.

Sinon, vous pouvez également déjeuner au très chic Bistro du Kunstmuseum, vu qu’il s’agit de votre prochaine visite.

Sophie Taeuber-Arp au Kunstmuseum

Outre la magnifique collection permanente du Kunstmuseum (Degas, Dürer, Gauguin, Hodler, Mondrian, Modigliani, Monet, Picasso, Warhol…), ne manquez pas l’exposition consacrée à l’artiste suisse Sophie Taeuber-Arp (1889-1943), pionnière de l’abstraction.

Dans son œuvre interdisciplinaire, Sophie Taeuber-Arp gomme les frontières traditionnelles entre l’art et la vie. Le goût pour l’expérimentation des cercles de l’avant-garde zurichoise et parisienne dont elle fait partie ainsi que sa formation et son activité d’enseignante dans le domaine de l’artisanat d’art se mêlent en une abstraction vécue et appliquée au quotidien à travers laquelle elle façonne presque tous les domaines de l’existence. Son œuvre comporte non seulement des textiles, coussins et nappes, des travaux de perles, un théâtre de marionnettes et des costumes, mais aussi des peintures murales, du mobilier, de l’architecture, du graphisme, des peintures, des dessins, des sculptures et des reliefs.

Offrez-vous ensuite une sucrerie à la Confiserie Schiesser, institution bâloise tenue par la même famille depuis quatre générations.

Le diner du samedi soir

Pour le diner du samedi soir c’est chez Za Zaa que ça se passe. Si la soirée est belle, direction la terrasse, mais si vous êtes frileux, la grande table d’hôtes vous accueillera pour déguster un assortiment de mezzés à choisir parmi falafels, salade fattouche, baba ganoush, borani perse, tzatziki, brochettes de poulet chiche tavouk, et six sortes de houmous.

Si vous êtes allergique à la nourriture libanaise, direction Zum Goldenen Fass, bistrot classique servant une délicieuse cuisine garantie régionale et de saison : salade de pommes de terre et asperges acidulées, sandre avec risotto et petits légumes, pièce de boeuf braisée, délicieux cheesecake au concombre, fèves, céleri et basilic…

Dimanche à Bâle

Vitra Design Museum

Dans le débat aussi épineux que vain auquel l’esthète que vous êtes ne manquera pas de prendre part – à savoir le Vitra Design Museum est-il le plus beau showroom du monde ou le meilleur musée de design de la planète ? – monsieur Bernard a tranché : les deux. Et clot le débat par la même occasion. Donc, dimanche matin, 15 minutes de voiture (ou 30 minutes avec le Bus 55 depuis la Claraplatz) et vous voici en Allemagne, à Weil-Am-Rhein siège du musée Vitra, éditeur entre autres génies de Eames et Prouvé. Réservez un billet pour la visite guidée architecturale : la VitraHaus de Herzog et de Meuron, le Design Museum de Frank Gehry, la caserne de pompier de Zaha Hadid, le pavillon des conférences de Tadao Ando…

Votre visite terminée, pour déjeuner, soit vous avez vraiment trop faim et vous vous précipitez à la cantine du Vitra Museum.

Soit votre estomac peut encore patienter, et vous foncez à la Fondation Beyeler, direction le Beyeler Restaurant im Park, sis dans la jolie villa Berrower, conçu par le studio d’architecture intérieure et de design espagnol Casa Muñoz. Et là, selon la météo, vous pourrez prendre un cabas pique-nique richement garni inclus couverture sur laquelle s’asseoir et choisir un endroit où vous poser dans le parc, avec vue sur les sculptures d’Alexander Calder et d’Ellsworth Kelly, ou vous installer à une table du restaurant. Autre avantage indéniable, vous serez sur place pour votre visite de l’après-midi.

Olafur Eliasson à la Fondation Beyeler

Donc, pour finir le week-end en beauté, vous voici à la Fondation Beyeler, signée Renzo Piano, pour l’exposition du génie Olafur Eliasson programmée jusqu’à la fin juillet 2021.

Depuis plus de 25 ans, Olafur Eliasson explore dans son travail les questions de perception, de mouvement, d’expérience incarnée, de ressentis et de sensations de soi.

Pour « Life », Olafur Eliasson a ouvert les baies vitrées de la Fondation Beyeler pour y laisser pénétrer ce qui habituellement est tenu à l’écart des musées : les organismes vivants.

« Je m’intéresse de plus en plus à la vie non pas du point de vue de l’être humain, mais avec une perspective plus large, du point de vue biocentrique. Je me suis amusé à créer des néologismes, à transformer des noms en verbes – en parcourant mon exposition, je m’efforce d’arbrer, par exemple – afin d’aborder des perspectives dépassant celles que nous concevons habituellement en tant qu’êtres humains. »

Mais si « Life » peut donner l’impression que la nature a envahi le bâtiment de Renzo Piano, elle offre en même temps une expérience foncièrement façonnée. L’eau d’un vert éclatant qui occupe la majeure partie de l’espace est imprégnée d’uranine, un colorant non toxique utilisé pour étudier le débit des eaux.

Cliquez ici avec votre doigt (ou avec votre souris si vous êtes sur un ordinateur muni de l’ustensile en question) pour accéder à la page consacrée aux adresses de monsieur bernard à Bâle.