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Le week-end à Metz de monsieur bernard à l’occasion de l’exposition Aerodream

Yutaka Murata, Pavillon du groupe Fuji, Osaka, 1970

Jusqu’au 23 août 2021, le Centre Pompidou Metz s’intéresse à l’architecture de l’air à travers l’exposition « Aerodream. Architecture, design et structures gonflables, 1950-2020 ». Donc, week-end à Metz.

Dormons à Metz

Bon, autant être franc, ce n’est pas comme si il y a avait un choix pléthorique côté hotels de charme. Vous pouvez néanmoins compter sur l’Hôtel de la Cathédrale, gentil 3 étoiles non dénuée d’un certain charme suranné. Dans la série chambres d’hôtes de grand luxe, la Villa Camoufle est un modèle du genre. Mais le luxe ayant un prix, si vous cherchez une option plus raisonnable, Monsieur B vous a sélectionné trois lieux de villégiature aux petits oignons : les suites Comme à Venise, littéralement au bord de la Moselle, le pimpant appartement sous les toits La Chambre à côté Saint Louis, et le petit mais stylé Studio les Parmentiers.

L’hôtel de la Cathédrale

Donc, si vous aimez le charme discret de l’hôtellerie provinciale de qualité, laissez-vous tenter par l’Hôtel de la Cathédrale dont l’un des nombreux atouts, outre sa décoration que n’aurait pas renié votre nanny britannique, inclus tissus fleuris, fauteuils en velours et carrelage à motifs, est sa situation, face à la cathédrale, comme vous pouviez vous en douter. Et à 100€ la grande chambre double avec vue sur la cathédrale, avouez que c’est tentant.

La Villa Camoufle

Une villa modèle de 1903 au coeur du quartier impérial, entièrement restaurée en 2018, avec salle de gym, sauna, piano demi-queue à disposition, délicieux petit déjeuner et goûter servi à 16h, bref, vous l’aurez compris, si vous souhaitez gouter à la belle vie, c’est à la Villa Camoufle que ça se passe. Bon, comme déjà dit, le grand luxe a un prix. 245€ la chambre rempart, 270 la chambre tourelle, et pour la suite camoufle, comptez 350€ pour 2 et 440€ pour 4.

Comme à Venise

Les suites Comme à Venise en face de l’Opéra-Théâtre, se situent comme vous pouviez vous en douter au bord de l’eau, celle de la Moselle en l’occurence. D’où le nom. Deux suites parfaitement équipées (salle de bain haut de gamme et cuisine à l’avenant), l’une pour 2 à 3 personnes à 115€ la nuit pour 2, l’autre pour 2 à 6 personnes (2 chambres et 1 canapé-lit) à 160€ la nuit pour 4.

La Chambre à côté Saint Louis

Au dernier étage d’un immeuble du XVIIIème siècle, La chambre à côté Saint Louis est un joli studio rénové qui surplombe la place du même nom. Du classique Airbnb, avec déco sans risque mais de bon goût, cuisine équipée et douche à l’italienne. 132€ la nuit pour 2 tout compris.

Studio Les Parmentiers

Si dormir dans un canapé-lit (confortable) ne vous rebute pas et que votre budget est serré, le Studio Les Parmentiers pourraient bien s’avérer un excellent choix pour votre séjour messin. A 78€ la nuit inclus déco rigolote et équipements irréprochables, vous auriez tort de vous priver.

Le diner du vendredi soir

Maxime Michelet (ex-Les Crayères à Reims) s’est associé à Julie Himmelsbach, diplômée de l’Institut Paul Bocuse et spécialiste des desserts et pâtisseries pour ouvrir L’instant, un restaurant-salon de thé où l’on peut aussi diner les vendredis et samedis. Donc, si vous arrivez le vendredi soir pas trop tard, réservez et régalez-vous.

Samedi

Tout samedi matin qui se respecte commençant par une virée au marché, direction le marché couvert de Metz histoire de faire provisions de madeleines de Liverdun et Commercy, bergamotes de Nancy, macarons de Boulay, fuseau lorrain, et autres mirabelles. Remontez ensuite sur la colline Sainte-Croix. Après un passage au Musée de la Cour d’Or (ouverture des portes à 10h) pour y admirer entre autre les rayonnages de l’ancienne bibliothèque municipale, 11 heures sonnent, et c’est l’ouverture du Frac Lorraine dont la programmation forcément un brin pointue ne doit pas vous empêcher d’en franchir les portes.

Frac Lorraine

Le Frac Lorraine, autrement dénommé 49 Nord 6 Est, ses coordonnées géographiques, comme vous l’aurez sans doute deviné, est installé dans l’Hôtel Saint-Livier, bâtiment médiéval du vieux Metz. Deux expositions sont à l’affiche jusqu’au 15 août. « A plusieurs » présente le travail de quatre artistes issus des diasporas africaines : Tarek Lakhrissi, Tabita Rezaire, Josèfa Ntjam et Kengné Téguia. La seconde exposition est consacrée à Aurélie de Heinzelin qui présente pour la sixième occurrence de Degrés Est un projet in situ en revisitant le thème du gisant.

En redescendant par la rue Taison, arrêt à la cave à bières Les 3 MousseQuetaires (600 références tout de même…), et à l’excellente librairie La Cour des Grands. Puis cap à la Casa Ricci pour le déjeuner.

Déjeuner à la Casa Ricci

La trattoria de Déborah Cassani et Jérémy Ricciuti n’est rien moins qu’un bout d’Italie dans la cité messine. A la Casa Ricci, tout est fait maison, y compris les pâtes. Réservation fortement recommandée étant donné le succès du lieu qui ne se dément pas.

Traversez ensuite le Moyen-Pont pour une promenade sur l’îlot du Petit-Saulcy, où la silhouette massive en pierres grises du Temple Neuf édifié par les Allemands contraste avec la pierre de Jaumont couleur or de l’Opéra-Théâtre adjacent. Ensuite passage obligé par la superlative Cathédrale Saint-Etienne, troisième plus haute nef de France et plus grande surface de vitraux d’Europe, et admirez-y ceux de Marc Chagall.

Terminez l’après-midi dans le quartier d’Outre-Seille, ses ruelles pavées aux noms étranges (rue du Wad-Bouton, du Wad-Billy…), ses petites boutiques, friperies (le Bardak, Moules-Fripes), relieurs, encadreurs ou tailleurs.

Le diner du samedi soir

Antoine Mocellin jeune chef trentenaire d’origine messine, passé par l’Atelier Joël Robuchon à Londres et Guy Savoy à Paris (autant dire que ça vous pose un cuisinier) a eu la bonne idée de retourner dans sa ville natale pour ouvrir Chez moi. Un menu entrée-plat ou plat-dessert à 27€ (33€ pour la totale) où se côtoient makis de boeuf, harengs fumé, échine de porc au curry vert, risotto végétarien, clafoutis aux mirabelles et brioche perdue. Miam.

Dimanche

Dimanche matin, passage par le quartier impérial alias la Neue Stadt construite par l’Empereur Guillaume II durant la période allemande de 1870 à 1918. La gare en est indiscutablement le fleuron mais l’hôtel des Postes et la Maison des Corporations en sont également d’imposants témoignages. Vous voici fins prêts pour votre visite de l’exposition « Aerodream. Architecture, design et structures gonflables, 1950-2020 » au Centre Pompidou.

Aerodream au Centre Pompidou

Diller Scofidio + Renfro, Bubble: Hirshhorn Museum and Sculpture Garden

Au milieu du XXe siècle, l’apparition de nouveaux matériaux (caoutchouc et dérivés, plastiques, résilles tissées…) a démultiplié les usages et applications possibles des structures gonflables.
Dans la lignée des « utopies réalisées » de Richard Buckminster Fuller, de nombreux architectes donnent au gonflable une crédibilité architectonique, comme Victor Lundy, Walter Bird, Frei Otto, Gernot Minke, Cedric Price ou Arthur Quarmby. C’est au travers de quelques expositions mythiques que le gonflable trouvera un écho international et une image publique, notamment l’exposition « Structures gonflables » au Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1968, les pavillons de l’Exposition universelle d’Osaka en 1970 (dont ceux de Yutaka Murata) et enfin la Documenta V de 1972 à Kassel où des artistes et architectes comme Christo, Hans Hollein, Haus-Rucker-Co, Coop Himmelb(l)au investissent l’espace public avec leurs oeuvres.

Anish Kapoor, Ark Nova, 2013
Bernard Quentin, Siège, 1967
Gernot Nalbach, Pneumatic furnishing carpet, 1967
Coop Himmelb(l)au – City Soccer, Vienne, Autriche, 1971

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