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Le week-end à Saint-Etienne de monsieur bernard

Le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne présente jusqu’au 22 août 2021 « Déjà-vu, le design dans notre quotidien ». L’occasion d’un week-end dans la ville qui a vu dribbler Dominique Rocheteau, grandir Bernard Lavilliers, et qui est désormais le siège de la cité du design. Sans qu’il n’y ait d’ailleurs de lien évident entre ces trois faits.

Dormons à Saint-Etienne

Pour dormir, vous avez le choix entre le 2 étoiles design (l’Hôtel Continental), la maison d’hôtes bourgeoise vintage (la Villa Roassieux), ou le pied-à-terre sous les toits (la Belle Etoile). Mais si vous êtes un adorateur de Le Corbusier, vous pouvez pousser le vice à séjourner à Firminy, deux chambres d’hôtes et un appartement étant ouverts à la location dans l’Unité d’Habitation conçue par le maître.

Hotel Continental

Ancien relais de poste datant de 1852, l’Hotel Continental a pris il y a quelques années un virage résolument design somme toute logique et néanmoins judicieux dans la ville de la cité du design. Donc, 23 chambres décorés selon 14 concepts, la gamme allant de la Basic à 45€ à la Chic à 105€ en passant par la Classic à 75€.

Villa Roassieux

Construite en 1900, autrefois résidence de vacances d’une famille de négociants en soie, la Villa Roassieux est une superbe demeure Belle Epoque. La propriétaire des lieux, Catherine Tardy, y propose trois chambres (de 27 à 35 m²) au 1er étage et une suite contemporaine de 39 m² en rez-de-jardin. De 120 à 150€ la nuit, piscine extérieure chauffée, terrasses et jardin fleuri compris.

La belle étoile

La Belle Etoile.

Le diner du vendredi soir

La Java Bleue

Samedi

Samedi matin.

Déjà-Vu au MAMC

Le Musée d’Art Moderne et Contemporain se penche sur le design dans notre quotidien à travers 300 objets qui sont entrés dans nos vies pendant les Trente Glorieuses. De la boite Tupperware au Bic Cristal en passant par le tabouret Tam Tam, on se replonge donc dans cette époque insouciante et légèrement consumériste où les designers s’en donnaient à coeur joie.

La boite Tupperware de Earl Silas Tupper, vers 1950

La fauteuil Butterfly (également appelé BKF ou Hardoy Chair) a été conçue à Buenos Aires en Argentine en 1938 par les architectes Antonio Bonet, Juan Kurchan et Jorge Ferrari Hardoy, qui s’étaient rencontrés alors qu’ils étaient assistants dans l’atelier parisien de Le Corbusier. Ils avaient fondé à Buenos Aires le collectif Grupo Austral pour une modernisation de l’architecture et pour un mode de vie plus simple et décontracté.

Le diner du samedi soir

Jean-Jacques Maleysson, expert es-bonnes bouteilles bio et naturelles, et Arnaud Perrin, cuisinier autodidacte, font le bonheur des stéphanois depuis 2014. Salade de poulpe mariné, pavé de lieu noir petits légumes, tarte chocs-pralinée… c’est frais, bon, bien fait et autour de 25€. Que demande le peuple ? Donc, diner au Verre Galant.

Dimanche

Dimanche matin.

Firminy

Le site Le Corbusier de Firminy-Vert est l’ensemble le plus complet réalisé par le maître de l’architecture moderne. L’unité d’habitation, la maison de la culture, l’église Saint-Pierre et le stade forment un ensemble unique au monde.

Firminy est une ville au fort passé minier, qui voit sa population s’accroître aux XIXème et XXème siècles grâce à l’essor de l’industrie sidérurgique et métallurgique. En 1953, le maire Eugène Claudius-Petit fait réaliser dans sa ville un bilan social, économique et humain afin de déterminer les besoins de la population. La pauvreté des logis, le manque d’hygiène et de confort sont prédominants.

Dans ce contexte, Eugène Claudius-Petit envisage, dans un premier plan d’urbanisme, la réhabilitation du centre-ville et la création d’un nouveau quartier : Firminy-Vert. Ce nouveau quartier, réalisé par quatre architectes (Charles Delfante pour l’urbanisme, Jean Kling, Marcel Roux et André Sive), propose un urbanisme radicalement différent de l’ancienne « Firminy la Noire ». Ces architectes travaillent selon les principes de la « Charte d’Athènes » (rédigée en 1933 lors du 4ème Congrès International d’Architecture Moderne) qui reprend les grandes idées de Le Corbusier. Le Maître travaille à partir de 1954 sur le « Centre de recréation du corps et de l’esprit » composé de 3 bâtiments : Maison de la Culture, stade et église Saint-Pierre. Cet ensemble reçoit le Grand Prix d’Urbanisme en 1961.

Construite de 1961 à 1965, la Maison de la Culture est le seul bâtiment de Firminy réalisé du vivant de Le Corbusier. Son concept, issu du programme d’André Malraux, vise à rendre « les oeuvres du génie humain » accessibles à tous.

La toiture repose sur un système de câbles lui donnant l’aspect d’une voûte renversée. L’inclinaison audacieuse de la façade Ouest est judicieusement réutilisée à l’intérieur puisqu’elle permet l’installation de gradins. Les pans de verre ondulatoires, présents le long des façades Est et Ouest, sont issus du travail de Le Corbusier et de Iannis Xenakis (compositeur). Ils entremêlent couleurs et mesures, tant musicales qu’architecturales. Le mobilier présent dans le bâtiment est conçu par Pierre Guariche, designer travaillant avec le « Modulor », unité de mesure instaurée par Le Corbusier afin de créer une harmonie et des proportions adaptées à l’échelle humaine.

La piscine Wogenscky

L’emplacement de la piscine est défini par Le Corbusier en 1958, mais c’est finalement André Wogenscky qui la conçoit. Elle est construite entre 1969 et 1971 et a fait l’objet d’une restauration en 2006. André Wogenscky, qui a travaillé avec Le Corbusier pendant plus de 20 ans, sera par ailleurs chargé de terminer les chantiers de Firminy (Stade et Unité d’Habitation) après la mort de l’architecte en 1965.

La Maison de la Culture et l’église se visitent librement. L’Unité d’Habitation est accessible uniquement en visite guidée.

Cliquez ici avec votre doigt (ou avec votre souris si vous êtes sur un ordinateur muni de l’ustensile en question) pour accéder à la page consacrée aux adresses de monsieur bernard à Saint-Etienne.